December 1952
Earle Brown (1952)
Difficulté ★
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1 ou plus
Durée indéterminée
Instruments : au choix
Mots clés : Ecole de New York, improvisation, forme ouverte
Résumé
December 1952 est une partition d’une page considérée comme la première partition graphique.
Il s’agit de l’aboutissement de la recherche d’une notation permettant l’improvisation, c’est-à-dire une multiplicité d’interprétations possibles.
La partition, faite de lignes verticales et de lignes horizontales plus ou moins longues et épaisses, a été écrite à l’aide d’une table de nombres aléatoires.
Earle Brown s’est inspiré des mobiles d’Alexander Calder et de la technique du dripping de Jackson Pollock. Il a placé la « mobilité » au centre de son système : la partition doit pouvoir être bougée, retournée, maniée mais elle doit aussi laisser les musiciens libres de choisir le sens et l’ordre de lecture (les notes du compositeur n’étant que des suggestions).
Earle Brown
Earle Brown (1926-2002) était un compositeur américain proche de l’École de New York.
Passionné de jazz, il joue d’abord dans des big bands et des fanfares avant d’étudier la musique classique, et notamment la musique sérielle, à Boston.
En 1951, il rencontre John Cage à New York. C’est également à cette période qu’il commence à peindre ainsi qu’à expérimenter la forme ouverte. Ses partitions graphiques laissent une grande part de liberté aux musiciens et sont pensées comme supports d’improvisation.
Matériel
- Instruments au choix
Index
- Ecole de New York : Groupe de poètes, peintures, chorégraphes et musiciens new-yorkais actifs dans les années 50 et 60, comprenant notamment John Cage, Morton Feldman, Christian Wolff, Cornelius Cardew, La Monte Young ou encore Earle Brown.
- Forme ouverte : Concept créé en marge de l’Ecole de New York, désignant les compositions laissant une marge d’interprétation et d’improvisation plus ou moins grande aux musiciens. La forme ouverte se distingue de la musique aléatoire telle que la concevait John Cage, en cela que les compositeurs ne s’en remettaient pas au hasard mais aux choix des musiciens.
- L’improvisation dans la musique expérimentale :
Dans les années 60-70, l’improvisation était une pratique courante dans la musique expérimentale. Selon le musicologue Keith Waters, la musique expérimentale de cette époque était caractérisée par une « ouverture à l’improvisation et à la spontanéité, à l’utilisation de matériaux de récupération, à la répétition et à la fragmentation, et à l’utilisation de techniques électroniques ».
L’improvisation a été utilisée pour explorer de nouvelles idées et de nouvelles sonorités. La musicienne américain Pauline Oliveros a utilisé l’improvisation pour explorer la notion de « deep listening », qui consiste à écouter attentivement les sons environnants et les réponses sonores du corps humain. -
Musique sérielle : Initiée dans les années 20 par la seconde école de Vienne (Arnold Schönberg, Alban Berg et Anton Weber), le sérialisme, ou musique sérielle, est une technique de composition atonale reposant sur des règles d’ordonnancement préétablies.
Pour aller plus loin
« #ArtNews 399 – LES MOBILES DE CALDER : LA CONQUETE DU VIDE ET DU MOUVEMENT », Museum TV, 2019.
Dans cette vidéo, Emilia Philippot, conservatrice au musée Picasso, décrit l’évolution artistique du sculpteur Alexander Calder, et notamment la création des mobiles qui ont inspiré Earle Brown.
« Comment peindre comme Jackson Pollock – One : Number 31, 1950 – avec Corey D’Augustine | IN THE STUDIO », The Museum of Modern Art, 2010.
Dans cette vidéo, le MoMA, le Musée d’Art Moderne de New York, détaille et explique le dripping, procédé de création utilisé par Jackson Pollock et dont s’est inspiré Earle Brown.
Captation
December 1952, Earle Brown, 1952. Interprété par David Tudor sur piano en 1974.